Patrick Le Gars
Un art japonais original consistant à reproduire, sur papier (washi) ou sur soie, l’image d’un poisson par empreinte. C’est le gyotaku. GYO veut dire poisson et TAKU, empreinte. Les deux plus anciennes empreintes datent de l’époque Edo et sont exposées au musée Honma de Sakata dans la préfecture de Yamagata au Japon. L’une représente une daurade royale et l’autre une daurade grise, poissons nobles qui symbolisent le bonheur. A l’origine, ce procédé inventé par les pêcheurs servait à préserver le souvenir d’une prise exceptionnelle, un texte sur le lieu de pêche du poisson, sur son origine, sur sa taille et son poids accompagnait l’empreinte ainsi q’un poème de quelques lignes. Le poisson était tout d’abord nettoyé avec du sel ou du vinaigre. L’encre de chine était appliquée dans le sens des écailles. On appliquait alors le papier sur le poisson et on frottait à la main délicatement le papier. On le décollait de la surface du poisson et son empreinte était ainsi fixée définitivement. L’oeil du poisson était rajoutée au pinceau en touche finale. Cet art marginal immortalisait, dans la mémoire humaine, la représentation de la nature environnante. En France, certains peintres naturalistes, comme Patrick Le Gars et Marc Porrini, travaillent encore cette méthode d’empreinte.